Conservateur en chef du Mamco, Julien Fronsacq est un habitué de notre restaurant. Rencontre généreuse avec une personnalité aussi modeste que brillante.

Quelles images vous évoquent le Café des Bains ?
Je m’y revois prendre le café en 1997 alors que j’étais stagiaire au Mamco, avec Fabrice Stroun devenu depuis un grand ami. Et je retrouve les lieux à l’été 2016, je venais de poser ma candidature pour le poste de conservateur. C’était au mois d’août, après le déjeuner, nous étions avec ma femme seuls dans la salle… et un célèbre footballeur ! Un peu surréaliste comme atmosphère. Sur un plan général, j’aime la sérénité du lieu, l’ambiance y change au gré de la journée, des saisons. J’y viens aussi bien à la fin d’un vernissage que pour un tête-à-tête avec mon directeur (Lionel Bovier, ndlr). Au début de l’été, nous faisons même de temps en temps le 18h-22 h !

Votre premier contact avec le Mamco ?
À 21 ans, je suivais l’École du Louvre et souhaitais nouer des relations entre l’art classique et l’art le plus émergent. Un professeur m’a invité à contacter Christian Bernard, le directeur du Mamco de l’époque. Celui-ci, tolérant avec ma jeunesse intellectuelle, m’a généreusement offert de l’accompagner toute une journée et ce fut le coup de foudre pour ce musée, une institution singulière dans le paysage européen. Je suis rapidement revenu y faire un stage où j’ai rencontré Lionel Bovier. Ensuite, j’ai œuvré à Paris en tant qu’indépendant dans des centres d’art ou des lieux gérés par des artistes. Ceci en parallèle à une activité d’enseignement entamé dès mes 23 ans à l’Ecole du Louvre puis à l’École Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL) de 2001 à 2 015, et enfin au Palais de Tokyo de 2008 à 2017.

Et le 1er mars 2017, Mamco le retour ?
J’ai effectivement eu la chance d’être engagé il y a deux ans par Lionel Bovier ! Nous avons entrepris de nombreuses réformes et à présent sommes en passe d’atteindre notre vitesse de croisière. Je vais d’ailleurs signer ma première expo, tout seul comme un grand : il s’agit de Rosemarie Castoro.

Votre credo ?
Art is what makes life more interesting than art... (l’Art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’Art).

Quelques artistes qui vous font de l’effet ?
Martin Kippenberger, Mike Kelley ou encore Louise Lawler pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration. Dans 20 ans tout le monde saura que c’est une artiste importante.

www.mamco.ch